En décembre 2014, l’équipe ELI-S c’est rendue dans la ville de San Juan Del Sur, au Nicaragua, pour aider au développement du football. Retour sur cette aventure extraordinaire.
Samedi 6 décembre 2014, 5h du matin, il est l’heure de se rendre à l’aéroport de San Sebastian. Aujourd’hui grosse journée de voyage, direction le Nicaragua.
Nous embarquons avec 200 kg de vêtements & matériel de football. Un long périple nous attends. Le premier vol se fera de San Sebastian jusqu’à Madrid. A Madrid nous prendrons la direction de Miami et enfin nous arriverons plusieurs heures plus tard à Managua au Nicaragua. Encore ici, il faudra patienter 2 heures de plus, en voiture pour rejoindre notre hôtel et la ville de San Juan Del Sur. Après 24 heures de voyage, nous arrivons sur place. Prendre les affaires avec nous était relativement moins cher que de les envoyer par bateau. Notre seule crainte, perdre une ou deux valises en route. Heureusement le périple fut sans accrocs.
Sur le papier, San Juan Del Sur est l’équivalent de Saint Jean de Luz en France. Même localisation, ville en bord de mer. Il y fait bon vivre, et la population est chaleureuse. Mais comment sommes nous arrivés ici ?
Retour en arrière. Quelques mois plus tôt, nous avons pris contact avec Raoul. Jeune entrepreneur, président d’un club de la ville de San Juan Del Sur, il souhaite être aidé au développement de son club. Par plusieurs intermédiaire, nous entrons en contact direct. Il nous explique que le football n’est pas le sport numéro 1 au Nicaragua, c’est le Baseball suivi de la Boxe. Du coup le gouvernement ne pense pas que le football puisse apporter une plus value économique au pays et ne donne pas énormément de fonds à la pratique du football.
Ils sont pleins de bonnes volontés mais n’ont pas les connaissances nécessaire pour enseigner un football moderne et discipliné. Il nous est donc paru évident de leur venir en aide. Suite à de long mois de discussion et après avoir récoltés pas moins de 300 kg de vêtement et matériel, nous avons pris l’avion pour mettre en place notre projet humanitaire.
Par téléphone et mail, il était vraiment difficile de se rendre compte de leurs réels besoins. Sur les 300kg que nous avons récoltés, nous avons amené 200 kg. Nous avons fait un choix financier avant tout (le transport et l’envoi coûte cher). Nous avons pris:
> des tenues complètes de football, offertes par les Croisés de Bayonne, l’AS Sargés et la Real Sociedad, afin d’équiper plusieurs catégories (U8 / U11/ U15/ U18 / Séniors).
> des ballons de différentes tailles (3, 4 et 5)
> des chaussures offertes par les parents des enfants participants aux stages.
> du matériel de gardien offert par Espace Foot à Anglet.
> du matériel pédagogique que nous avions en possession (chasubles, plots, pompes, aiguilles…)
Nous avons privilégié des tenues aux couleurs locales (le drapeau du Nicaragua étant bleu et blanc).
Une fois sur place, nous nous sommes rendu compte que leurs besoins étaient vraiment accès sur le savoir et la connaissance des éducateurs européens et le matériel (ballons, matériel pédagogique). Ils ont leurs propres tenues mais celles que nous avons apportées serviront pour différentes catégories.
Notre séjour à duré 3 semaines, pendant lesquelles nous avons travaillé sur différents axes:
> une dizaine de séance d’entrainements pour toutes les catégories. Au total, une centaine d’enfants et une trentaine d’adultes que nous avons entrainés quotidiennement.
> une journée spécifique effectuée sur la formation des éducateurs, pendant laquelle Sylvain a pris le temps de leur expliquer différents exercices et leurs biens faits. Il leur a fait une formation écrite et surtout physique directement sur les terrains.
> des matchs afin de nous rendre compte du niveau général des équipes (3 matchs U19 et 2 séniors) (sur les matchs, seul 1 match U19 a été dirigé par Sylvain, le dernier. Il était important de connaître leur méthode et de les étudier).
Dans notre façon de procéder, nous ne souhaitons absolument pas créer une dépendance. Comme le rappel notre troisième valeur, «l’indépendance». Nous avons tout donné à l’association locale qui s’occupe de la gestion des biens. Ils en ont la garde quotidienne.
«… les étoiles pleins les yeux pour les jeunes footballeurs…»
Voir arriver des «blancs» pour les aider à gérer le football, dont un est rattaché à un club professionnel (de la Real Sociedad) n’est pas chose commune. Il a fallu montrer la carte de visite pour prouver notre identité. Le «passe droit» enfin dévoilé, ce sont les étoiles pleins les yeux que les jeunes footballeurs ont tapé la balle. Les journées étaient longue sous une grosse chaleur, il a fallu calmer les envies de prouesse des jeunes gens. Des groupes de 40 enfants au lieu des 20 souhaités tant la rumeur de notre présence c’est vite répandue dans la ville.
Les installations ne sont pas mauvaises. Le terrain de football se partage avec celui du baseball. Il faut souvent regarder où l’on met les pieds pour ne pas dans un «trou de taupe» mais globalement, il n’a rien à envier aux terrains de district en France. A Anglet (64) par exemple, c’est l’inverse, c’est le terrain de baseball qui se partage avec celui de football, comme quoi…
A la fin de ces trois semaines, nous avions la sensation du devoir accompli. Les enfants nous reconnaissaient dans la rue et traversaient pour venir nous saluer. Une aventure humaine qui restera à jamais dans nos souvenir. Pour une première, nous sommes fier de la réussite de cette mission. Nous tenons à signaler que notre voyage n’a pas pris fin le 24 décembre (date de retour) puisque nous continuons d’être en contact régulier avec les responsables nicaraguayens.